Le scandale des paris truqués sur le match de Handball Cesson – Montpellier du 12 mai 2012 a eu plusieurs conséquences pour ce sportif.

D’un point de vue disciplinaire et sportif, celui –ci , ainsi que les 6 autres joueurs impliqués dans cette affaire, ont été condamnés le 5 février 2013, à une suspension de six matches fermes par la Commission de discipline de la Ligue Nationale de Handball. Nikola KARABATIC a immédiatement fait appel de cette décision, en soutenant principalement que la Ligue n’apportait la preuve que celui-ci ait parié directement ou indirectement sur ce match. On rappelle en effet, que la Loi adoptée le 1er février 2012 visant à renforcer l’éthique du sport et les droits des sportifs interdit aux acteurs des compétitions sportives d’engager, directement ou par personne interposée, des paris reposant sur la compétition à laquelle ils participent et de communiquer à des tiers des informations privilégiées.

D’un point de vue judicaire, ce scandale a conduit le juge d’instruction saisi de l’affaire de mettre en examen Nikola KARABATIC ainsi que 12 autres personnes, dont sa compagne, son frère Luka et la compagne de son frère . Cette mise en examen décidée par le juge d’instruction vise à initier des investigations de nature à faire la lumière sur ce qu’il s’est passé. Le juge d’instruction saisi de cette affaire a alors pour mission de diligenter tout acte utile à la manifestation de la vérité. Concrètement, il se doit d’instruire à charge et à décharge l’enquête judiciaire. A ce titre, après avoir ordonné des écoutes téléphoniques et l’analyse informatiques des téléphones portables des personnes mises en examen, celui-ci a décidé, le 4 mars 2013, de confier le DVD du match litigieux à un expert qui devra scruter les performances sportives des joueurs ayant disputé la rencontre. On rappelle que les paris litigieux portaient sur le fait que Montpellier, serait mené à la pause, ce qui fut le cas. Ainsi, cet expert va étudier les comportements et le jeu des joueurs de afin de mettre en lumière une éventuelle carence volontaire intra et/ou interindividuelle du niveau de jeu pendant la première période de cette rencontre.

La question de la constitution de partie civile du Club Montpelliérain, de la Ligue de Handball ainsi que de la Fédération de Handball fait par ailleurs débat. Une constitution de partie civile permet à toute personne de figurer comme partie à un procès pénal et ainsi de pouvoir demander réparation du préjudice qu’il a subi. Toutefois, pour qu’une telle action soit recevable, les parties civiles doivent démontrer un lien direct entre l’infraction reprochée et le préjudice subi. Or, Nikola KARABATIC soutient qu’il a été mis en examen pour escroquerie aux dépens de la Française des Jeux et qu’ainsi seule celle-ci pourrait se porter partie civile. L’intérêt pour Nikola KARABATIC de contester cette constitution de partie civile est notamment d’éviter que la Ligue de Handball ait accès au dossier pénal, ce qui influencerait certainement le verdict qu’elle doit rendre à propos de l’appel effectué par Nikola KARABATIC contre sa suspension de six matches. Le club montpelliérain, la Ligue de Handball ainsi que la Fédération de Handball, pour justifier leur constitution de partie civile, insistent sur les préjudices directement subis tant en terme d’image, que financier (notamment la perte d’un sponsor pour le club) et sportif (départ de joueurs). La chambre de l’instruction de la Cour d’appel de Montpellier se prononcera sur ce sujet le 19 mars 2013.

Au final, si à l’issue de son l’enquête, le juge d’instruction estime que les charges sont suffisantes sur certains chefs de poursuites, il rendra une ordonnance de renvoi devant les juridictions pénales et un procès se tiendra. Dans le cas contraire, il rendra une ordonnance de non-lieu et l’affaire s’arrêtera là du point de vue judiciaire. A suivre donc…